Un littoral à protéger
Construits par les apports sédimentaires des fleuves, les deltas possèdent par nature un littoral mouvant fait de zones de dépôts et de zones d’érosion. Dans la Camargue endiguée, cette lutte profite aujourd’hui à la mer : l’alluvionnement du Rhône est faible (reboisement du bassin versant, rétention des sédiments par les barrages en amont) et ne peut se déposer hors des bras endigués du fleuve. Inversement, la pénétration de la mer est facilitée par l’élévation du niveau marin et l’enfoncement du delta sur sa base (subsidence). Les pointes sableuses de Beauduc et de l’Espiguette sont les zones actuelles de dépôts entre lesquelles l’érosion est plus ou moins prononcée. Le problème de la protection du littoral en Camargue vient essentiellement du fait qu’il faut maintenir des infrastructures fixes (village des Saintes-Maries-de-la-Mer, digue de protection des salins de Giraud, digue à la mer) dans les secteurs du littoral soumis à l’érosion marine. Ceci nécessite une protection lourde et coûteuse à l’aide d’enrochements (épis, digues ). Là où les enjeux économiques et humains sont moindres, des plantations de ganivelles (palissades en lattes de châtaigner) tentent de fixer le sable et la végétation des dunes et ainsi d’enrayer l’érosion.