Les deltas sont les espaces de la planète où la productivité biologique est la plus forte. Malgré des communications difficiles, l’homme les a toujours fréquentés pour s’y alimenter (chasse, pêche), pénétrer l’intérieur des terres, parfois s’installer.
La Camargue correspond au delta du Rhône. Le Rhône se jette dans la Méditerranée après un trajet de 812 km depuis sa source au glacier du Rhône en Suisse (à Gletsch).
Comme tous les deltas, celui du Rhône a une forme schématique de triangle dont les pointes sont Arles, Le Grau-du-Roi et Fos-sur-Mer (150 000 ha). Il ne comprend plus aujourd’hui que deux bras actifs : le grand Rhône et le petit Rhône, entre lesquels se situe l’île de Camargue ou grande Camargue.
Les deltas ont souvent une forte identité. Celle du delta du Rhône marie des paysages sauvages composés d’une subtile mosaïque de milieux et un fort degré d’artificialisation dû à une grande maîtrise de l’eau. Les paysages y montrent plusieurs visages (ceux de la nature, de l’histoire, de l’industrie) qui se découvrent progressivement ou s’imposent d’emblée selon la provenance géographique du visiteur.
Embouchure du grand Rhône © Opus species
Le pourtour du bassin méditerranéen est jalonné de nombreux deltas qui sont les cônes de dépôt des sédiments transportés par les fleuves. Sur ses alluvions, le cours d’eau divague abondamment au gré des débordements. Cette recherche permanente de nouveaux lits est en réalité un moyen pour le fleuve de dissiper l’énergie hydraulique qui lui reste en arrivant à la mer.
L’absence de marée qui dispersent les sédiments en mer est un facteur de construction des deltas. Il faut en outre que le fleuve charrie suffisamment de sédiments (érosion du bassin versant) et les apportent jusqu’à la mer (pente forte).
Bassin méditerranéen