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L'agriculture

La Camargue fut  une terre rebelle à la culture. Longtemps terre de cueillette et surtout de chasse et de pêche, le delta du Rhône ne connaît une agriculture développée que depuis un siècle et demi environ. Débordements du fleuve, tempêtes marines et salure des sols ont, pendant des générations, réduit à néant bien des efforts de mise en culture, et contraints à une exploitation par grandes propriétés seule garante d’une certaine rentabilité. Au milieu du 19e siècle, la maîtrise des divagations du Rhône et des incursions marines par la construction de digues, puis celle de l’irrigation et du drainage permettront l’extension des céréales, de la vigne et depuis 50 ans de celle des rizières.

Trois contraintes pour cultiver : la topographie, la salinité et la texture des sols

Trois facteurs naturels déterminent l’utilisation des sols dans le delta : la topographie, plus élevée au nord qu’au sud, la salinité croissante à mesure que l’on approche de la mer et la texture, limoneuse à l’est et sableuse à l’ouest. La conjonction locale de ces trois  facteurs conditionne le choix des productions agricoles. L’empreinte du sel est forte dans une grande partie du delta, spécialement les terres basses, d’où une préférence accordée aux cultures inondées propres à les dessaler. Avec 18 000 ha environ, le riz est la production dominante. A l’ouest, sur les sols plus sableux de petite Camargue, la vigne et la culture de l’asperge l’emportent. Au nord, en tête du delta et le long du grand Rhône, se sont développés le maraîchage et une arboriculture irriguée. Les terres cultivées couvrent aujourd’hui un tiers du delta soit environ 50 000 ha dont 25 000 ha entre les deux bras du Rhône.

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Rizières: la culture du riz en Camargue

Epi de riz

Limitée pendant plusieurs siècles à de très modestes superficies faute de moyens suffisants d’irrigation, la culture du riz ne s’étend qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le plan Marshall finance alors la réalisation d’importantes infrastructures hydrauliques et l’équipement en matériel indispensables à une riziculture intensive. Après une période d’euphorie dans les années 1960 (30 000 ha), puis de crise dans les années 1980 (4 000 ha), la production de riz a repris et s’est stabilisée depuis quelques années pour couvrir environ 18 000 ha.  Grande consommatrice d’eau, elle joue un rôle considérable dans l’hydrologie du delta d’avril à septembre. Mais les conditions de chaleur en Camargue sont à peine suffisantes pour amener le riz à maturité surtout pour les variétés à grains longs aujourd’hui les plus consommées. Malgré les efforts de sélection du Centre français du riz (Arles), la culture du riz reste une production à risques sur un marché mondial très concurrentiel. Dans le contexte européen, les producteurs de riz se sont orientés ers la mise en place d’une “ Indication géographique protégée (I.G.P.) obtenue en juin 2000.Ce signe de qualité européen atteste l’origine du produit et la constance de son niveau de qualité, grâce aux garanties apportées par une procédure de traçabilité couvrant toute la filière, de la récolte à la mise en vente.

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Le riz qui permet d'autres cultures en Camargue

L'omniprésence du riz en Camargue est principalement due à son rôle de dessalement des terres. Le riz constitue le pivot du système agricole en Camargue. Le modèle fonctionne ainsi: trois années de culture du riz qui dessalent suffisamment le sol mais le conduisent progressivement à son infestation par les mauvaises herbes. On introduit alors une culture pluviale qui peut être du blé dur, du colza, du sorgho, du tournesol, etc. Au bout de trois ans, la salinité réapparaît et il faut revenir à la culture du riz. Ce système fonctionne assez bien du point de vue de la gestion du sel et des mauvaises herbes. Si l'élevage est présent sur l'exploitation, on peut introduire la luzerne durant deux ou trois ans, la salinité remonte et de nouveau il faut revenir au riz pour dessaler.

 

Vignes en Camargue: une viticulture inondée et des vins de qualité

Vignes inondées en hiver © Pauline Daniel

Le vignoble camarguais est inondé chaque année pendant 40 à 50 jours, une pratique mise en place à la fin du 19e siècle pour lutter contre le phylloxéra. Dans les années 30, il connaît son apogée avec près de 8 000 ha. Depuis, il est en constante régression excepté en petite Camargue (vin des sables). Aujourd'hui les quelques viticulteurs de Camargue héritiers des grands domaines de l'âge d'or pratiquent une viticulture qualitative : agriculture biologique, marque valeurs Parc naturel régional de Camargue,…

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Plus d'information sur la riziculture en Camargue

 

Un livre sur l'âge d'or de la viticulture en Camargue

Entre 1880 et la 2ème guerre mondiale, la Camargue connût une extraordinaire aventure viticole, un âge d’or dont quasiment aucun ouvrage
ne se fait l’écho et que peu d’habitants de ce territoire connaissent. Pourtant la plupart des mas en Camargue possèdent encore, en plus de l’ancienne bergerie, une cave, parfois délabrée, mais dont les dimensions imposantes attestent encore l’importance passée. Ces immenses caves témoignent d'une époque glorieuse qui a vu l'agriculture camarguaise se saisir d'une opportunité - la résistance au phylloxéra des vignes locales grâce à la submersion hivernale - et la transformer en force grâce à l'injection massive de capitaux et de technologie.
C’est donc pour retracer cette histoire emblématique des caractéristiques de l’agriculture camarguaise - économie de niche, maîtrise de l’eau, capacité à mobiliser d’importants capitaux, innovation technique et culturale - et pour permettre d’en lire les traces dans le paysage que le Parc naturel régional de Camargue a décidé de consacrer un livre à ce sujet.

 

Le temps des géants, la viticulture en Camargue, Courrier du Parc, n°57, 2011, 100 pages, en vente au Musée de la Camargue.

 

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Parc naturel régional de Camargue - Mas du Pont de Rousty - 13200 Arles - Tél. 04.90.97.10.40 - contact@parc-camargue.fr

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