L'élevageChevaux blancs et taureaux noirs véhiculent dans le monde l’image du delta du Rhône. Mais, le mouton a longtemps été l'élevage dominant auquel était réservé les meilleurs pâturages, à savoir les terres hautes qui sont aujourd’hui le domaine des rizières. L’élevage est resté très extensif et a largement contribué à construire l’identité du delta et toute une culture riche de savoir-faire. Mais au-delà de leur fonction agricole, ludique et emblématique, taureaux et chevaux sont encore de véritables outils de gestion écologique. Par le piétinement, le pâturage, les fécès, ils contribuent au maintien de la diversité de la faune et de la flore dans des milieux, pelouses, prairies, friches, marais voués aux fourrés et aux bois. Cette fonction a néanmoins des limites. Toutefois, la progression des effectifs de taureaux et la régression des pâtures au profit des cultures, peut menacer l’équilibre de milieux fragiles (roselières, sansouires).
SommaireDeux races de taureau, le taureau originaire de Camargue et le taureau de race braveEn un siècle, le cheptel bovin du delta a triplé : 3000 têtes en 1890, 10000 environ en 2000. Deux races à robe noire sont élevées : La race originaire de Camargue ou “ Raço di biòu "Elevée depuis toujours mais reconnue seulement en 1999, elle dispose aujourd’hui d’un livre généalogique. Elle est utilisée dans la course traditionnelle camarguaise (course à la cocarde) et divers jeux taurins, (abrivado, enciero, bandido). Les manades de taureaux“ Raço di biòu " sont de plus en plus nombreuses et petites. Sur les 150 manades de taureaux de la “ Raço di biòu" réparties sur les Bouches du Rhône, le Gard et l'Hérault, qui totalisent 20 000 têtes en 2011, 1/3 des manades sont situées sur le territoire du Parc La race originaire d’Espagne ou race braveIntroduite en 1869, elle possède son livre généalogique depuis 1996. Cette race fournit les animaux de corridas. Les manades de taureaux de race brave ou ganaderias sont peu nombreuses (environ 6 000 têtes en 2011) et surtout localisées dans l’est du delta. Les deux races font l’objet de conduites d’élevage bien distinctes afin de répondre aux exigences des jeux auxquelles elles sont destinées. De nombreux savoir-faire taurins se sont ainsi développés. La sélection des animaux de jeux étant sévère, l’essentiel de la production bovine part vers la boucherie. Depuis 1996, la viande de taureau (races de Camargue, de combat et hybrides) fait l’objet d’une Appellation d’Origine contrôlée (AOC taureau de Camargue) et, depuis fin 2001, au niveau européen, d’une Appellation d’Origine protégée (AOP taureaux de Camargue).
Les chevaux CamargueLe cheval Camargue fut longtemps un animal utilisé pour le foulage de la moisson. Sa maniabilité le fait apprécier pour la conduite des troupeaux dans les marais. Sa rusticité - il vit toute l’année dehors - en fait aussi un excellent outil de gestion des pâturages les plus ingrats. Broutant du printemps à l’automne dans les marais et les friches, il sait se contenter des sansouires (steppes salées) et des chaumes en hiver. Il est aussi de plus en plus utilisé dans les loisirs comme moyen de découverte du delta. La race est reconnue depuis 1978. Environ 10 000 animaux sont inscrits au livre généalogique en 2011.
les moutonsLe mouton de Camargue est le mérinos d’Arles (12 000 têtes sur le territoire du Parc), issu du croisement de la race locale arlésienne avec le mérinos d’Espagne apprécié pour la finesse de sa laine. Concurrencée par les fibres synthétiques, la laine a perdu sa valeur marchande. Le mérinos d’Arles reste cependant une race appréciée pour la qualité de sa viande. La majorité des élevages du delta se trouve aujourd’hui à l’est du grand Rhône et dans la Crau.
|
Les caractéristiques du cheval CamargueLe cheval Camargue présente les caractéristiques d'un bon cheval de selle et de travail. Sobre, maniable, très endurant, il est capable de résister à de longues abstinences comme aux intempéries. Fiche à t télécharger : les standards de la race du cheval Camargue
Achetez un cheval CamarguePour cela, consultez la liste des chevaux à la vente auprès de professionnels reconnus.
Taureaux et chevaux, simples outils de travail jusqu'au 19eJusqu'au 19e, chevaux et taureaux constituaient des outils de travail relégués dans les marais pour leur seule subsistance. Les chevaux, plus nombreux que les taureaux, étaient utilisés pour la selle, parfois pour l’armée et surtout pour le dépiquage du blé. Au milieu du 19e siècle, l'intérêt porté aux courses taurines a entraîné un fort accroissement du cheptel bovin et, par suite, de celui des chevaux, indispensables dans ces pâturages étendus et marécageux pour regrouper, trier, déplacer des animaux de surcroît rétifs. |